Fer de lance de la scène indé bordelaise au sein de groupes auréolés d’une haute estime dans des cercles malheureusement trop fermés (Calc, Pull), Julien Pras poursuit depuis 2010 une carrière solo dans le sillage de songwriters américains comme Elliott Smith ou même Brian Wilson. Et ce n’est pas seulement parce qu’il vécu outre-Atlantique qu’il supporte la comparaison : mélodiste doué à la voix aérienne, Julien maîtrise comme nulle autre la subtile nuance entre mélancolie et tristesse, spleen et dépression, faisant des premiers plutôt que des seconds le cocon d’une musique qui sait se faire douce et touchante, sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Peut-être le plus personnel, son 3e album dont le titre signifie « un abri pour l’hiver » ne déroge pas à la règle, et on aura plaisir à s’y réfugier.